Rose-Marie Recoursé a fait le choix de tresser une vie professionnelle qui lui ressemble : débordante d’activités. Au Gué-Geffray, à Gomené (22), la vannière a créé son Atelier du Saule et son oseraie bio, tout en élevant des poules rustiques. Entre autres choses…
Rose-Marie Recoursé est perpétuellement en mouvement. « En fait, j’aime faire plein de choses, j’ai du mal à rester à ma place », sourit-elle. À 40 ans, cette habitante de Goméné (22) a déjà eu plusieurs vies : éducatrice spécialisée, maman, Atsem à l’école maternelle, employée au fournil de Laurenan. En parallèle de ses différentes activités, Rose-Marie Recoursé a toujours œuvré aux côtés de son menuisier de mari. « J’aime le travail manuel et j’aime beaucoup seconder mon mari dans son travail mais il n’a pas toujours besoin de moi. Il me fallait donc trouver une activité que je puisse faire seule tout en continuant à l’aider. » Pour résoudre cette équation, il lui aura suffi d’un jour de stage chez une vannière près de Morlaix (29). « À la fin de la journée, j’ai décidé de me lancer. Je n’avais fait qu’un panier ! », s’amuse-t-elle.
Formée à l’École nationale d’osiériculture et de vannerie
En 2013, Elle a donc repris le chemin de l’école pour entamer un CAP vannerie à l’École nationale d’osiériculture et de vannerie de Fayl-Billot (Haute-Marne). « La vannerie, j’ai toujours trouvé ça beau. C’est vachement sympa d’arriver à créer un objet concret au bout de quelques heures. J’aime réaliser quelque chose qui dure dans le temps », explique la vannière, qui a lancé son Atelier du Saule, à Gomené. Elle y tresse avec soin toutes sortes de paniers (à commissions, à bois, à champignons, pour animaux…), des mangeoires, des rangements, des sapins de Noël… Aujourd’hui, cette activité fonctionne surtout grâce au bouche-à-oreille. Sociable mais discrète, Rose-Marie Recoursé doit se faire un peu violence pour faire connaître son savoir-faire. « Je suis plutôt du genre à aimer être dans mon atelier, ne pas être visible. Mais je me rends bien compte qu’il faut que l’argent rentre et que je communique ! »
Une oseraie, des poules…
Mais pour cela, il faut du temps, une denrée rare tant la vannière fourmille de projets. Comme cette oseraie qu’elle a plantée. « Je me suis rendu compte qu’acheter de l’osier, c’était cher et qu’il fallait que je sois autonome. S’est donc posée la question de la culture de l’osier. » Comme une évidence, elle a donc suivi un plan de formation personnalisé à la chambre d’agriculture pour créer son oseraie, où elle cultive cinq variétés, sur 25 ares.
Une idée en entraînant une autre, l’agricultrice-artisane a acheté des poules rustiques (coucou de Rennes et Sussex) « pour l’entretien de l’oseraie. J’avais besoin d’acolytes pour m’aider à désherber. Et ça fonctionne très bien. » Et comme pour nourrir ses poules, qu’elle vend également, il lui fallait des céréales : elle en a planté ! « Osier, volailles, céréales, tout est bio ! », souligne la productrice.
Comme si tout cela ne suffisait pas à l’occuper, l’artisane-paysanne s’est investie avec Maggy Blanchard dans la création de Té Commissions, premier site de vente en ligne de produits locaux sur la région de Loudéac, qui vient tout juste d’être lancé. C’est tout ? Pas tout à fait. Madame 100 000 volts est aussi impliquée dans la création d’une société coopérative d’intérêt collectif au Fosso où elle entend proposer des stages de vannerie. Stages qu’elle dispense également à la Boutique-atelier de Moncontour…
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« Tout ça me prend du temps mais c’est tellement intéressant que je ne veux pas passer à côté. Ce sont des facteurs de développement pour moi », se justifie Rose-Marie Recoursé, que l’on soupçonne d’être un peu hyperactive ! Elle le confirme à demi-mot : « C’est toujours un peu la course, on ne s’ennuie pas ! Mais c’est passionnant. » Tout en continuant à vendre sa production sur commande, via Té Commissions, la vannière souhaite désormais se tourner principalement vers les entreprises et les communes. Elle a déjà travaillé avec la ville de Loudéac (haies d’osier vivantes, cache-pots pour Aquarev, dame en osier) et l’éco hôtel spa Yves-Rocher à La Gacilly (sapins de Noël). Et elle projette également de créer des luminaires. En perpétuel mouvement, on vous dit.
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